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Page:Richard - Le véritable conducteur aux Cimetières du Père La Chaise, Montmartre, Mont-Parnasse et Vaugirard.djvu/240

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fête à la cendre de son frère ; le bouquet tout frais encore repose au pied de la croix.

Un peu plus loin est la pierre modeste qui recouvre les restes mortels de madame Magnier, décédée en 1828, à l’âge de 26 ans ; son époux désolé a fait graver les vers suivans sur sa tombe :

Sous ce froid monument repose mon amie ;
Ses trois petits enfans, en me tendant les bras
Me demandent en vain cette mère chérie,
Qui sommeille à jamais dans la nuit du trépas.

J’étais heureux près d’elle, une chute effroyable,
De mon, bonheur vint suspendre le cours.
L’art fit de vains efforts : la mort impitoyable
L’a ravie à nos vœux dans l’âge des amours.

Loin des restes glacés que j’arrose de pleurs,
Son âme est envolée au séjour de la gloire,
Le temps effacera les vers Si sa mémoire,
Mais non le souvenir conservé dans nos cœurs.

Plus loin, en remontant vers le plateau, nous lisons les deux vers suivans sur la pierre tumulaire d’Adéle Moutier, jeune rose de 16 ans, moissonnée le 12 septembre 1828.

Sa bonté, ses vertus ont gravés dans nos cœurs ;
Et pour nous consoler, nous n’avons que nos pleurs.

Près de là, sous un pélican gravé sur le marbre, une inscription nous apprend que là, depuis le 19 décembre 1828, repose, a l’âge de 64 ans, M. Houssement, doyen de a R. L. des Incorruptibles ; qu’il a présidée pendant 44 ans.

Derrière lui, on ne lit pas sans émotion ces quatre vers gravés en lettres d’or sur le marbre tumulaire qui recouvre la dépouille mortelle de François Richard, décédé le 4 février 1829, à l’âge de 27 ans.

Ton enfant malheureux, en voyant la lumière,
Ne sentira jamais les doux baisers d’un père ;
Sa mère infortunée, en lui donnant le jour,
Gémira sur son sort et le sien tour à tour.