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IVe DIVISION.


La première tombe qui s’offre à nos regards nous frappe par un nom célèbre : c’est celui de Cuvier. Là repose sa fille, que la mort a frappée lorsque l’hymen allait la dépouiller de sa couronne virginale, le 28 septembre 1827.

Plus loin, depuis le 25 novembre 1822, âgée seulement de 30 ans, dort du sommeil éternel la comtesse Walther, épouse du général Watther, qui tomba, comme Montebello, sous le canon de Wagram ; il obtint les honneurs du Panthéon, mais son cœur fut conservé par sa femme, et il repose avec elle aujourd’hui dans la tombe que nous avons sous les yeux. Saluons ; honneur au dernier asyle du brave.

Deux noms illustres, placés sur la tête de Mademoiselle d’Ormesson, comtesse de Montansier, reposent là sous une froide pierre.

Plus loin, dorment encore la noblesse et la beauté : la comtesse Louise de Girardin est là…, son portrait nous a rappelé ce couplet si expressif d’une chanson moderne :

A dix-huit ans elle perdit la vie,
Sur son tombeau, les villageois en pleurs
Répétaient tous, en la couvrant de fleurs :
Doit-on mourir quand on est si jolie ?…

Sa cendre repose sous cette pierre depuis le 7 juin 1818.

L’empire de la mort est plein de ces déceptions cruelles ; après vingt ans de travaux et de probité, M. Pepin de Bellisle touchait au moment de recueillir de l’estime publique le fruit de ses fatigues et de ses veilles ; l’éclair brille, la foudre gronde et il meurt… Insensés mortels…, comme vos projets sont écrits sur le sable !

Six tombes jumelles, toutes les six occupées, nous frappent par leur élégance ; quatre sont renfermées sous la même grille, les deux autres sont