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Page:Richardson - Clarisse Harlove, II.djvu/320

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qu’elle avait prise en aversion, voulait-elle donner des ordres pour se faire apporter ses habits à Hamstead ; ou souhaitait-elle de faire venir Dorcas, pour la charger de ses ordres ? De sa vie, a-t-elle répondu, elle ne voulait voir personne qui appartînt à cette maison. Peut-être prierait-elle Madame Moore, ou Madame Bévis d’y aller pour elle avec ses clés. Je ne doutais pas, ai-je repris, que Miladi Lawrance n’arrivât dans l’intervalle. J’espérais qu’il me serait permis d’amener, à mon retour, cette dame et ma cousine Montaigu. Elle n’a fait aucune réponse. Assurément, Monsieur Lovelace, m’a dit le capitaine, madame ne peut condamner ce dessein. Son silence a continué. Je l’ai pris pour un consentement. Voulait-elle bien se souvenir d’écrire à Miss Howe… monsieur, monsieur, a-t-elle interrompu d’un air impatient, finissez les questions. Je n’ai point de loix à recevoir. Vous exécuterez vos volontés, et moi les miennes. M Tomlinson, votre servante. Recommandez-moi, je vous prie, à la bonté de mon oncle. Elle se retiroit. J’ai pris sa main malgré elle ; et je lui ai demandé, pour unique grâce, la permission de la voir demain matin. " me voir ? Et dans quelle intention ? Vous reste-t-il quelque chose à dire ? Je n’ai entendu de vous que trop de sermens et de protestations, M Lovelace. Pourquoi me voir ? " j’ai répété ma demande, dans les termes les plus ardens, et je lui ai nommé sept heures du matin. " vous sçavez, m’a-t-elle dit, que dans cette saison je suis levée de fort bonne heure. " c’est le demi-consentement que j’ai arraché. Elle s’est recommandée encore une fois à la faveur de son oncle ; et nous quittant, elle est remontée aussi-tôt. Ainsi, Belford, elle a rendu son marché plus avantageux, dirait Milord M et le mien l’est devenu beaucoup moins. La première lettre de Miss Howe est à présent le gond sur lequel le destin de l’un et de l’autre doit tourner. Je suis perdu, si je ne trouve pas le moyen de l’intercepter.



M Lovelace, à M Belford.

samedi, à minuit. nul repos pour les méchans, dit un texte sur lequel je me souviens d’avoir entendu prêcher. Il m’est impossible de fermer les yeux, quoique je n’ai cherché qu’à me procurer une heure de sommeil dans un fauteuil. Ainsi je n’ai que ma plume pour ressource. J’ai congédié le capitaine, après un nouveau débat avec lui sur le sort de ma charmante. Comme il a la tête excellente, et qu’il aurait fait une figure distinguée dans toutes sortes d’états, s’il ne s’était perdu de bonne heure par une lâcheté dans laquelle il fut surpris, il m’a causé d’autant plus d’embarras qu’il avait la raison de son côté. à la fin, il m’a conduit à lui promettre que, si je puis obtenir de la belle un pardon généreux, je me dégagerai le plus heureusement qu’il me sera possible de mes inventions, à la réserve du voyage de ma tante et de Charlotte, qui doit avoir son effet ; et qu’alors, le faisant passer pour le député de l’oncle Jules, je plierai le cou de bonne grâce sous le joug du mariage. Cependant, Belford, si je lui tiens parole, avec la plus grande aversion