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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/156

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Histoire

pas faire d’attention même à ses cris, parce qu’elle étoit pleine de frayeurs, & dans une irrésolution continuelle, qui ne pouvoit être fixée que par le succès de l’évenement.

Les précautions de l’infâme Traître ont été plus loin, car il les avoit avertis de ne faire aucune réponse aux questions qu’ils pourroient recevoir de ceux qui conduiroient la jeune Dame à leur chaise, & de s’en reposer sur lui. Il avoit ajouté, que s’ils voyoient paroître d’autres chaises, ils n’y devoient faire aucune attention, mais demeurer un peu en arriére, & suivre fidelement son flambeau.

Macpherson dit, qu’au moment que je l’ai laissée dans la chaise, elle a tiré soigneusement les rideaux, dans la vue sans doute de cacher ses habits de Bal.

Les Porteurs, pleins de leurs instructions, se sont mis en marche aussi-tôt, sans attendre nos trois chaises. Cependant, cette chere fille doit avoir entendu l’ordre que je leur ai donné. Ils ont fait beaucoup de chemin, avant qu’elle ait paru s’en appercevoir ; alors même elle leur a parlé trois fois, sans qu’ils ayent paru l’entendre ; mais à la troisieme, ils se sont arrêtés, & le Laquais s’est présenté pour recevoir ses ordres. Où suis-je, Wilson ? a-t-elle demandé. Il a répondu qu’il ne restoit qu’un pas jusqu’au logis. Il me semble, a-t-elle repris, qu’on m’a fait faire un fort grand tour. Le Traître a répliqué qu’on y avoit été forcé, pour