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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/157

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du Chev. Grandisson.

éviter la foule des carrosses & des chaises.

Les Porteurs ont recommencé à marcher, & se sont vus joindre, comme Wilson les en avoit avertis, par trois hommes, dont ils ont pris l’un pour le Maître, parce qu’il portoit un manteau retroussé sur le visage, & qu’il avoit à la main une fort belle épée. Mais il n’a pas dit un mot. Il n’a donné aucun ordre. Il s’est tenu derrière la chaise, avec les deux autres, pour n’être pas apperçu de ma Cousine.

À Maribone[1], elle a parlé encore. Bon Dieu ! a-t-elle dit avec plus d’inquiétude, où suis-je menée ? Porteurs, Porteurs, arrêtez. Wilson ? Appelez mon laquais, Porteurs. Ils l’ont appelé. Ils ont ouvert la portiére ; mais Dermot s’est mis si près, qu’elle n’a pu voir fort loin devant elle. Wilson leur a dit en s’approchant ; quelle lenteur en effet ? Ne m’aviez vous pas dit que nous touchions à la rue ? Voyez dans quelles allarmes vous jettez ma Maîtresse. Mademoiselle, nous sommes tout à l’heure au logis. Ils ont continué leur marche, en avouant qu’ils avoient manqué le chemin, & feignant tous deux de se reconnoître… elle n’a pensé qu’alors à tirer les Rideaux ; & dans le même instant ils lui ont entendu dire ; Ciel ! protege-moi. Bon Dieu ! ne suis-je pas au milieu des champs ? Ils étoient alors entre Marybone & Padington. Mac-

  1. Village entre Londres et Padington.