à cheval dès la pointe du jour. Mon Laquais aura un porte-manteau, rempli par ma femme de tout ce qui convient à ce sexe. Miss Byron doit avoir paru bien étrange dans ses habits de Bal aux yeux de son Libérateur.
Le Courrier, qui m’a remis la Lettre, n’a pu me donner beaucoup d’informations ; mais voici en peu de mots ce que j’ai tiré de son récit. Son maître est le Chevalier Charles Grandisson, revenu depuis peu de ses voyages. J’ai souvent entendu parler de son Pere, le Chevalier Thomas Grandisson, qui est mort depuis quelques mois. L’honnête Courrier ne finit point sur les louanges de son jeune Maître, & fait aussi beaucoup d’éloges de Miss Charlote Grandisson sa Sœur. Il m’a dit que Sir Charles, étant parti à six chevaux de Londres, avoit heureusement rencontré notre malheureuse Cousine. Sir Hargrave est l’Infâme. Je regrette du fond du cœur d’avoir soupçonné M. Greville. Sir Charles Grandisson avoit ses affaires à Londres. Il a continué son voyage, après avoir délivré notre chere Fille, & l’avoir confiée aux soins de sa Sœur. Que le Ciel verse à jamais ses bénédictions sur lui !
Ce misérable Hargrave, autant que le Courrier l’a pu comprendre, est dangereusement blessé ! Sir Charles l’est aussi ; mais si légérement, grace au Ciel ! que cet accident ne l’a point empêché de continuer sa route, après une si glorieuse action. Je voulois don-