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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/171

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du Chev. Grandisson.

devois m’observer beaucoup dans mes discours ; qu’on avoit fait venir un habile Médecin, qui ne la quittoit pas un moment, & qui ordonnoit particuliérement le repos, qu’avec un peu de calme & de sommeil naturel, il la garantissoit hors de danger. Je lis votre impatience, a-t-elle ajouté ; mais il faut lui laisser le tems de se remettre. Je l’avertirai alors de votre arrivée, & nous la verrons ensemble.

J’ai marqué beaucoup d’empressement pour apprendre du moins comment elle avoit été délivrée. Ce sera, s’il vous plaît, en déjeunant, m’a dit Miss Grandisson ; j’étois prête à déjeuner, lorsque vous êtes entré au Château.

Elle a sonné ; & le Thé ayant paru aussi-tôt, nous nous sommes assis, avec autant de familiarité que si nous nous étions connus depuis long-tems. On évite, a-t-elle repris, toutes les questions qui peuvent l’affecter. Je ne suis pas trop bien informée moi-même du détail de sa délivrance. Mon Frere étoit appelé à la Ville par des affaires pressantes. À peine ses gens mirent pied à terre. Il ne doutoit pas, me dit-il, que la jeune Dame qu’il remettoit entre mes mains, ne fût bientôt en état de satisfaire ma curiosité. Mais elle est tombée dans des évanouissemens, qui ont recommencé tant de fois, à mesure qu’elle se rappeloit le danger d’où elle étoit sortie, que je me suis crue obligée de suspendre mon impatience, jusqu’au