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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/170

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Histoire

attendu long-tems sans voir paroître une jeune personne du meilleur air. C’étoit Miss Grandisson. Je lui ai fait mille remercimens de sa lettre, & des précieuses informations qu’elle m’avoit données sur la vie & la sureté de ce que nous avons de plus cher au monde. Elle m’a répondu que Miss Byron devoit être une charmante personne ; qu’elle venoit de la quitter ; mais que je ne pouvois encore la voir. Ah ! Mademoiselle, ai-je répliqué avec autant d’étonnement que de douleur, je m’étois flatté de la trouver mieux. Elle n’est pas plus mal, a repliqué Miss Grandisson, ne vous allarmez point. Mais elle a besoin de repos. Si sa disgrace avoit duré plus long-tems… Ah ! Mademoiselle, ai-je interrompu, votre généreux, votre noble Frere… est le meilleur de tous les hommes, a-t-elle continué, en m’interrompant à son tour. Ses délices, Monsieur, consistent à faire du bien. Je suis persuadée que cette avanture en a fait un homme heureux.

J’ai demandé si ma Cousine étoit si mal, que je ne pusse obtenir de la voir un instant ? Miss Grandisson m’a dit qu’elle ne faisoit que sortir d’un évanouissement, où elle étoit tombée, en voulant faire le récit de son histoire, & lorsqu’elle avoit prononcé le nom du Misérable qui avoit causé toutes ses peines ; que depuis deux jours elle n’avoit encore fait cette rélation qu’imparfaitement, sans quoi nous aurions été mieux informés par le Courrier ; que lorsque je la verrois, je