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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/275

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du Chev. Grandisson.

de la reconnoissance ; si je ne pense qu’à sauver une vie plus précieuse que la mienne, & qui n’est exposée que par rapport à moi, dois-je balancer un moment ?… Cependant, chere Lucie ! Que puis-je vous dire ! Qu’il est malheureux pour moi de ne pouvoir du moins consulter une chere Sœur, qui a tant d’intérêt à cette précieuse vie, & qui seroit si capable de m’éclairer par ses conseils, si j’étois à portée de les recevoir !

M. Reves demande si, malgré les protestations de ce Bagenhall, qui prétend que Sir Hargrave ignore ce qu’il m’écrit, on ne peut pas le soupçonner de m’avoir écrit de concert avec lui ? Mais, dans cette supposition même, la condition ne subsiste-t-elle pas toujours ? Et mon refus n’allume-t-il pas le ressentiment ? L’appel n’est-il pas entre les mains de Sir Charles, & n’a-t-il pas déclaré qu’il y répondroit Lundi ? Je ne vois rien qui puisse être donné à l’artifice. Sir Charles, défié si formellement, n’est pas capable de faire le sourd. L’honneur ne lui permet pas réellement, d’offrir des compositions ni d’en recevoir. Et Lundi est-il plus éloigné que d’un jour ? Ce jour, le seul qui me reste, étoit celui que j’avois fixé pour aller remercier le Tout-Puissant de mon heureuse délivrance, dans le lieu consacré à son honneur ; & je vois que si j’ai le bonheur de vivre, c’est peut-être à la perte d’un homme bien plus digne de la vie, que j’en aurai l’obligation.