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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/303

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du Chev. Grandisson.

Notre plus grande passion, comme vous pouvez vous l’imaginer, est de le voir heureusement marié. Il est fort éloigné d’être un mauvais Fils. Je ne lui ai jamais reconnu que de la tendresse & du respect pour moi. Un Fils respectueux promet un bon Mari. Il m’assure que son cœur est sans engagement, & qu’il aura les plus grands égards pour ma recommandation. Je cherche un parti qui lui convienne : mais, quoique Mylord ne soit pas indifférent pour la beauté, je porte les yeux plus loin que l’extérieur, dans une femme. Ma premiere vue tombe sur la famille, à laquelle une jeune personne doit sa naissance & son éducation. La qualité me touche peu. Un homme de qualité, comme vous savez, la confére à sa femme. Je ne demande qu’une bonne & ancienne Noblesse. On sait, Madame, que cet avantage ne manque d’aucune part à la vôtre ; & si les conditions d’ailleurs étoient agréées mutuellement, je vous avoue que je serois flattée de votre alliance. La jeune personne ayant reçu son éducation sous vos yeux, votre caractere seroit un puissant motif pour moi.

La beauté, le mérite & l’excellent naturel de votre Niece Byron, font l’entretien & l’admiration de tout le monde. Il ne se passe point un jour, où je n’en entende parler avec de nouveaux éloges. Je n’ai, Madame, qu’une seule question à vous faire aujourd’hui ; & je vous supplie de me répondre