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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/349

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du Chev. Grandisson.

tendez-vous ? Et vous me demandez de la patience !

Sir Ch. Avec justice, Sir Hargrave. J’aurois fort mauvaise opinion de ceux qui nous écoutent, si dans les mêmes circonstances, ils eussent été capables de refuser le secours qu’on m’a demandé ; & je penserois plus mal encore que je ne fais de vous, Sir Hargrave, si vous aviez refusé votre protection dans le même cas, à une femme sans défense. Mais il est inutile de répéter ce que je me souviens d’avoir écrit.

Sir Harg. Si vous êtes homme d’honneur, Chevalier Grandisson, choisissez un de ces pistolets. Je l’exige, & ne repliquez pas.

Sir Ch. C’est en homme d’honneur, Sir Hargrave, que je le refuse encore. Je croirois prendre un air d’insulte, que je veux éviter, si je vous rappellois que dans notre premiere entrevue vous avez eu des preuves que je ne manque point de courage ; mais je crois vous en donner une beaucoup plus forte en refusant votre défi. Je sais repousser une insulte personnelle ; je sais défendre mon honneur & ma vie : mais encore une fois, je me dispense de répéter ce que vous avez lu dans ma Lettre.

M. Merceda. Mais, Sir Charles, dans votre Lettre même, si nous en avons bien pris le sens, vous avez menacé un homme d’honneur d’employer des armes qui ne sont pas d’usage entre les honnêtes gens, & vous refusez néanmoins…