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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/369

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du Chev. Grandisson.

ouvert ; c’est ce qui est bien certain pour nous. Si nous lui passons ses réserves, nous ne sommes pas d’humeur à supporter les vôtres. Une réponse nette, s’il vous plaît : que contenoit cette Lettre ou ce papier ?

Cette explication m’ayant un peu soulagée, je lui ai dit naturellement qu’il étoit question de ce qui s’étoit passé dans une entrevue fort effrayante, entre Sir Charles & Sir Hargrave. Elle n’a pas laissé de revenir à la charge, en me reprochant du même ton, de leur avoir dérobé l’affection de leur Frere, qui avoit, pour moi, une confiance dont il sembloit manquer pour elles ; & je n’ai eu à représenter, pour ma défense, que la nature de l’affaire qui me regardoit uniquement : mais l’arrivée d’un Laquais étranger, avec une carte, a fait tourner notre attention d’un autre côté. C’étoit de la part de Mylady D… qui faisoit ses complimens à Madame Reves & à Miss Byron, & qui faisoit demander la permission de leur rendre une courte visite, parce qu’ayant fort peu de tems à passer à Londres, elle étoit résolue de ne pas partir sans les voir.

Il n’y avoit aucun moyen de s’en défendre. Cependant je n’étois pas encore revenue du trouble où Sir Hargrave m’avoit jetée. Miss Grandisson a pénétré tout d’un coup le sujet de cette visite, & je n’ai rien désavoué ; mais, dans ma mauvaise humeur, je lui ai dit que ma réponse étoit déja faite, & que Mylady D… se donnoit une peine