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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/83

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du Chev. Grandisson.

ce que j’ignore. Mais je commence à juger que les plus heureuses filles sont celles à qui leurs Parens épargnent les embarras de cette nature, en remettant à consulter leur inclination, lorsqu’on est aux préliminaires. Il est certain que les miens font beaucoup d’honneur à ma discrétion, de m’établir si généreusement mon propre juge. Les jeunes personnes sont flattées du pouvoir qu’on leur donne sur elles-mêmes. Cependant je ne vous cacherai point que cet honneur me cause quelque peine, & pour deux raisons ; l’une, qu’il m’oblige à la plus grande circonspection, comme à la plus vive reconnoissance ; la seconde, que ma famille a marqué plus de générosité en me dispensant de la soumission, que lorsque j’ai accepté, ou que j’ai paru accepter cette grace. J’ajoute que me trouvant comme livrée à des persécutions étrangeres, c’est-à-dire, à celles de plusieurs personnes qui n’ont pas fait insensiblement connoissance avec moi, comme nos voisins Greville, Orme & Fenwick, je m’imagine qu’il y a quelque apparence de présomption à faire face aux premieres propositions d’une nature si terrible. Ne seroit-elle pas terrible en effet, si le cœur se laissoit une fois engager ?

Que mes chers Parens me permettent donc de m’en rapporter à eux, s’il se présente quelqu’un pour lequel je n’aye pas trop d’éloignement. À l’égard de M. Fouler & du Baronet, je suis à présent dans la né-