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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/85

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du Chev. Grandisson.

rément le maître. Cependant j’espere qu’il ne me compte ni parmi ses affaires, ni parmi ses amusemens. Après une ou deux visites en faveur du voisinage, je me propose, à mon tour, de ne pas souffrir qu’il vienne me tourmenter. Ce qui est arrivé entre M. Fenwick & lui, m’a causé assez de peine, & ne m’a que trop exposée. Une femme, qui a malheureusement été l’occasion d’un combat entre deux hommes, doit penser d’une maniere bien étrange, quoiqu’elle n’ait rien à se reprocher, s’il ne lui paroît pas que ces avantures font trop de bruit dans le monde. Combien de gens ont pris occasion de la témérité de ces deux hommes, pour me regarder avec étonnement ? Et quel n’a pas été l’embarras de mon Oncle & de M. Deane, pour les amener au bizarre compromis, par lequel ils se sont engagés, malgré tout ce que j’ai pu leur dire, à me tourmenter de concert, comme le seul moyen de sauver la vie à l’un des deux ? Méthode admirable pour gagner l’affection d’une femme ! Et ne dois-je pas tout craindre de cet exemple, si Sir Hargrave persiste dans ses dispositions ? M. Greville est un emporté ; & le Chevalier Allestris nous a dit que Sir Hargrave ne manque pas de résolution.

Je suppose que M. Fenwick fera aussi le voyage, si l’autre ne change pas de dessein. Je vous demande en grace, ma chere Lucie, de leur déclarer… Cependant ! leur dire