Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 2, 1763.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
130
Histoire

quelque difficulté néanmoins, à lui donner un ordre pour le payement des cent livres sterling qu’il a promises à Wilson, & qu’ayant été fort satisfait du témoignage que Madame Aubery avoit rendu des intentions de ce jeune homme pour sa fille, il s’étoit engagé à leur remettre cette somme, le jour de leur mariage, avec les cinquante guinées qu’il y veut joindre. Il s’est fait montrer la scene de ma triste Avanture ; & dans un entretien particulier qu’il s’est procuré avec la Mere, il s’en est fait raconter les principales circonstances. Sa bonté lui a fait ajouter, que ce récit l’avoit touché si vivement, qu’en rejoignant sir Hargrave il n’avoit pas eu peu de peine à reprendre l’air civil qu’il avoit eu jusqu’alors avec lui. Les trois Amis lui ont demandé en grace, & comme un motif pour se rendre à toutes ses volontés, d’être d’un dîner que sir Hargrave donne, vers la fin du mois, dans sa belle maison de la forêt de Windsor. Ils ont fort insisté sur cette condition : & Sir Charles y a consenti d’autant plus volontiers, que devant partir incessamment tous trois pour le voyage qu’ils se proposent, c’est la derniere occasion qu’il aura de les voir.

Ses Sœurs & Mylord L… ont marqué alors beaucoup de curiosité pour les raisons qu’il avoit appellées tristes, & qui l’ont arrêté si long-tems à Cantorbery. Ce nom, leur a-t-il dit, convient aux soins qui m’oc-