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du Chev. Grandisson.

cupent ; & vous ne devez pas être surpris de me voir pendant quelques jours en habit de deuil. Ses deux Sœurs l’ont regardé avec une vive inquiétude ; & moi, qui suis, comme vous savez, la troisieme, je n’ai pu manquer d’en ressentir aussi. On lui a demandé impatiemment si ce deuil regardoit toute la Famille ? Non, a-t-il répondu. Il est question d’un Ami fort cher, qui étoit malade à Cantorbery, & que je viens d’y voir expirer. M. Danby, c’étoit son nom, après un long séjour en France, où le commerce l’avoit enrichi, se voyant une santé fort languissante, avoit souhaité de venir mourir dans sa patrie. Il passa de Calais à Douvres, il y a deux mois. Mais sa maladie augmenta si dangereusement, qu’ayant été forcé de s’arrêter à Cantorbery, dans sa route vers Londres, il y a payé le dernier tribut de la nature. Son corps doit avoir été transporté cette nuit à la Ville, & j’ai donné des ordres pour les préparatifs de sa sépulture, qui va m’occuper pendant deux ou trois jours. La fortune de M. Danby étoit considérable ; mais, en me chargeant de toutes ses affaires, il m’a dit qu’elles sont en ordre. Son testament ne doit être ouvert qu’après l’enterrement. Il laisse deux Neveux & une Niéce, que je lui ai proposé de joindre à moi, pour l’exécution de ses dernieres volontés. Il s’est obstiné à le refuser. Sa vie fut un jour attaquée par des assassins, qui n’étoient que les émissaires de son Frere.