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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 2, 1763.djvu/264

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Histoire

Barlet, arrivée d’hier au soir, mais qu’il n’a pu nous faire voir qu’aujourd’hui. La Mere, cette malheureuse femme dont je vous ai parlé, a rendu une visite à Sir Charles. Pauvre Émilie ! Chere Enfant ! Quelle Mere le Ciel lui a donnée !

Le Docteur est si sensible à la complaisance que j’ai eue de lui abandonner mes Lettres, après les avoir retirées des mains de nos Amies & Amis, dont l’approbation m’a réellement flattée, qu’il ne s’est pas fait presser pour m’accorder la permission de vous envoyer la Lettre de Sir Charles. Je lui ai demandé cette grace, dans l’opinion que vous lirez volontiers tout ce qui regarde Émilie. Mais ne manquez pas de me renvoyer, par la premiere occasion, ce que le Docteur a la bonté de me confier.

Vous trouverez, dans la derniere partie de sa Lettre, que M. Barlet lui a communiqué le désir, que ses Sœurs ont depuis long-tems, de l’engager quelquefois à leur écrire. Il y consent, mais à des conditions, comme vous verrez, auxquelles il y a peu d’apparence qu’aucune de ses trois Sœurs veuille se soumettre ; car il me met du nombre. Ses trois Sœurs ! Sa troisieme Sœur ! Cette répétition a quelque chose de si obligeant ! J’ai mille raisons d’admirer sa bonté : cependant je remarque qu’il peut être sévere pour notre sexe. Il n’est pas au pouvoir des femmes d’être sans réserve : vous