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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 2, 1763.djvu/307

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du Chev. Grandisson.

intention. Si elle n’est point mariée, les choses demeureront sur le même pied.

Émilie s’est hâtée de monter à sa chambre, d’où elle est bientôt revenue avec le billet suivant.

Madame.

Je vous supplie de croire que j’ai pour ma Mere tout le respect que je lui dois. Vous réjouissez mon cœur, en m’assurant que vous m’aimez. Mon Tuteur est si bon, qu’il n’a point attendu que je lui aie demandé la permission de vous écrire pour me la donner, avec celle de vous faire savoir qu’il me présentera lui-même à vous, le jour qu’il vous plaira de choisir pour m’accorder l’occasion de vous rendre mes devoirs dans sa maison de St. James-Square.

Permettez-moi d’espérer, ma chere Maman, que vous ne serez pas aussi fâchée contre moi que vous avez paru l’être, la derniere fois que je vous ai vue chez Madame Lane. Vous me trouverez tous les sentimens qu’un Enfant doit à sa Mere ; car je suis & je serai toujours, Votre très-humble & très-respectueuse Fille,

Émilie Jervins.

La générosité de Sir Charles lui a fait marquer quelque scrupule, sur le dernier article du billet. Il n’a pas jugé qu’après une Lettre, telle que celle de la Mere, il fallût lui rappeller des emportemens qu’elle souhaitoit peut-être d’oublier. J’étois de son