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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 2, 1763.djvu/308

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Histoire

avis : mais les deux Sœurs ont demandé si instamment qu’Émilie ne changeât rien à ces quatre lignes, ne fût-ce que pour la garantir d’une nouvelle Scene, en faisant honte à Madame Jervins de la derniere, que Sir Charles s’est rendu à leur opinion.

Émilie s’est retirée pour aller transcrire son Billet ; & les deux Dames étant appellées par leurs soins domestiques, je suis montée au cabinet du Docteur, à qui je dérobe quelquefois un quart d’heure, pour tirer de lui quelques nouvelles connoissances d’Histoire & de Géographie. Je n’y avois pas été long-temps, lorsque Sir Charles y est entré. Il vouloit sortir, après m’avoir apperçue. M. Barlet l’a pressé de s’arrêter un moment. Je suis demeurée interdite. Je ne m’attendois point à cette surprise. Pourquoi rougir, s’il vous plaît, d’être surprise avec le Docteur ? Mais je dois ajouter que Sir Charles m’a paru aussi dans quelque embarras. Vous me retenez, a-t-il dit au Docteur ; j’y consens : cependant si vous étiez sur quelque sujet que ma présence interrompe, je me croirai incommode, & je vais me retirer.

Nous avions fini notre sujet, a répondu le Docteur, & nous en commencions un autre. J’allois parler de Miss Jervins. Ne lui trouvez-vous pas un excellent naturel ? m’a demandé Sir Charles. Je l’ai assuré que je ne connoissois rien de plus aimable. La conversation a duré quelques momens sur les chagrins que lui cause sa Mere ; & m’at-