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du Chev. Grandisson.

voyiez & ne vous écriviez point. En un mot, vous connoissez mes intentions ; & pour la derniere fois, indépendamment de toutes vos réponses, je veux de l’obéissance. Beckford, vous pouvez vous retirer. Levez-vous, Caroline.

Miss Carol. (Avec un transport de joie.) Ah, suis-je pardonnée, Monsieur ? Faites donc grace aussi à ma Sœur.

Sir Thom. Charlotte, profitez de cette scene ; sur tout, pour vous bien garder de toute espece d’engagement dont votre Pere ne soit pas informé. J’en charge sérieusement votre mémoire. Caroline s’est attiré quelques chagrins, par ceux qu’elle m’a causés. Rien n’est si juste. Que son exemple soit une leçon pour vous.

Madame Beckford étant sortie, il ranima un peu les deux Sœurs, par un sourire assez obligeant. Il paroissoit triompher de tous les tourmens qu’il leur avoit fait souffrir : à l’occasion de quoi, chere Lucie ? Je ne crois pas que vous le deviniez plus que moi. Il me semble, au fond, que le monde n’en iroit pas plus mal, quand ces vains emportemens seroient moins communs parmi les Peres & les Meres.

Mais comment la vivacité de Miss Charlotte, ai-je pensé en moi-même, se laissa-t-elle si facilement subjuguer ? Cette réflexion m’a fait sourire. Mylady, qui s’en est apperçue, m’a demandé ce qui se passoit dans mes idées ? Me le pardonnerez-vous ?