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du Chev. Grandisson.

Château de Grandisson, au lieu de vingt-quatre heures seulement que j’avois eu l’intention de m’y arrêter. Il m’est resté, du dernier entretien que j’ai eu avec vous, une juste crainte de m’être emporté à quelques expressions trop ardentes. Si vous en portez le même jugement, je vous fais de très-humbles excuses, & je reconnois que je vous les dois. Qui peut contester les droits d’un Pere sur ses enfans ? Mais je serois le plus heureux de tous les hommes, si les vôtres, & mon amour pour Miss Caroline Grandisson, pouvoient se concilier. Peut-être me trouverez-vous coupable de n’avoir pas commencé par m’adresser à vous ; & je vous en demande pardon aussi.

» Mais je crains d’avoir une faute plus grave à me reprocher ; & quoique rien ne m’oblige de vous en faire l’aveu, j’aime mieux devoir votre indulgence à mon ingénuité, que d’employer le moindre déguisement dans une affaire de cette importance. J’avoue donc qu’en vous quittant, je suis allé me jetter aux pieds de Miss Grandisson & lui demander sa main. Une alliance avec moi n’entraînant aucun déshonneur, je l’ai assurée que mon bien nous suffisoit, sans rien attendre de vous ; & qu’une économie, à laquelle j’étois sûr qu’elle auroit la bonté de contribuer, ne tarderoit point à la rendre libre. Mais elle a