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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/246

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Histoire

béissance. Il auroit été fort heureux pour vous, que j’eusse eu son exemple. Elle me fait entendre, qu’à présent, que je suis mariée, je dois être grave, sage, & sur-tout extrêmement soumise ; qu’un sourire me convient à peine ; que je dois être réservée, sérieuse, & respecter mon Mari. Si vous croyez, Monsieur, que cette conduite soit le devoir d’une femme mariée, & si vous l’attendez de moi, ayez la bonté, lorsque vous m’y verrez manquer, de m’en avertir par quelque grimace. À l’avenir, si je me sens disposée à pousser le badinage un peu trop loin, je n’oublierai pas de vous en demander auparavant la permission : & faisant une nouvelle révérence, les bras croisés devant elle : reste-t-il quelque chose à faire de plus ?

Il l’a prise dans ses bras ; il l’a serrée tendrement : cher objet de toutes mes affections, au milieu même de vos plus injustes caprices, voila, voila ce qui reste à faire. Je ne vous demande que la moitié de l’amour que j’ai pour vous, & je suis le plus heureux des hommes.

Mylord, ai-je interrompu, vous gâtez tout par cet empressement, après le discours qu’elle vous a tenu. Si c’est là tout l’avantage que vous tirez d’une querelle, jamais, jamais ne retombez dans le même cas. Ô Madame ! vous en êtes quitte trop aisément, si vous n’êtes pas généreuse. Elle a levé la main vers moi avec un air de menace ; & se tour-