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du Chev. Grandisson.

ingrate, & j’entendrois mal mes intérêts, si je n’allois pas au-devant de ses offres. J’ai reçu une Lettre du Chevalier Meredith, elle ressemble à celles que vous avez vues. Même cœur, même honnêteté, mêmes assurances d’un amour paternel. Vous aimez ce vieux Sir Roland, & vous apprendrez avec joie que la santé de son digne Neveu se rétablit. Cependant je ne puis me réjouir du dessein qu’ils ont de me voir encore une fois. M. Fowler se flatte, dit-il, quoiqu’il n’espere rien de cette visite, que le reste de sa vie en sera plus tranquille. Étrange maniere de penser, en supposant que sa maladie soit de l’amour. N’en jugez-vous pas de même ? J’ai reçu aussi une Lettre de M. Fenwick, qui m’annonce une visite, dans des vues qu’il n’explique point. Si c’est pour solliciter ma protection auprès de Lucie, je ne veux pas qu’elle ait ce reproche à me faire. Il n’est pas digne d’elle.

M. Greville est le plus opiniâtre, comme le plus audacieux des hommes. Les autres emploient la politesse pour gagner l’affection d’une Femme ; mais pour lui, l’orgueil, le mauvais naturel & l’impétuosité sont des preuves d’amour. Il se croit maltraité, sur-tout depuis l’augmentation de sa fortune, parce qu’on ne la regarde pas du même œil. M. Deane, qu’il a forcé d’entendre ses plaintes, lui ayant dit nettement qu’il s’intéressoit pour un autre, il s’est emporté en insolentes menaces contre tous ceux qu’il