Page:Richelet - Dictionnaire françois, 1759, P1, A-D.djvu/207

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ASP. A S S.

dans le Grec, sont distrngiiées est deux esprits, le doux & le rude. Pour nous, à l’exemple des Latins, nous nous contentons de marquer le rude ; & en éfet, par- tout ou le rude n’est point marqué, il est assez clair qu’on y supole le doux. On marque l’esprit rude par une k, qui se fait sentir dans la prononétation, & qui a la vertu d’une consonne, car elle empêche que la voyelle dont elle est précédée ne s’élide devant celle qui fuit. Ainsinous eston%,V habitude, l’honneur, parce que l’A y est miiette ; & nous tlisons, h héros, la hauteur, la HoLinde, &c. parce que l’A y est aspisce. On dit cependant toiles d’Holande, chemises d’Rolande, phrases que le jargon des Lingères a établies. Voyez le Tr. de la Profod. Fr. par M. d’Olivu, article J. Aspirer, v.<2. [ Vocalcmfpirituafperoefferre.’l Terme de Grammaire. Il se dit de certains mots qui commencent par une A, & il signifie que l’A de ces mots est regardée comme une consonne, & que la voyelle qui la précède ne se perd point devant elle. Le niot de héros aspire son h, sang. rem.

. Aspirer, v. n. Il vient du Latin aspirare. C’est prétendre, désirer, avoir dessein d’obtenir. (C’est au repos d’esprit qu’il nous faut aspirsr. Dcfp.

Daphnis, n’aspirons plus aux grandeurs de la terre. Mjkvdle, Potfai méUts.)

Aspirer. Terme de Doreur. On dit que l’or couleur aspire l’or, pour dire, qu’il l’attire, ou qu’il le retient. Il se dit pareillement de ce qu’on apelle l’affiéte dans la dorure en détrempe. AsPRES, Sie. Voyez Apres, &c.

A s PRE, y ; l Petite monoie d’argent qui se fabrique, & qui a cours dans tous les états du Grand Seigneur. Elle vaut un peu plus que huit deniers tournois.

AspRESLE ou Presse, qu’on nomme aussi queue de cheval, en Latin Equisetum. Herbe qui a les feuilles fort rudes, & la tige creuse & noiseuse, avec quantité de petites feuilles très-minces autour de chaque nœud, dont divers ouvriers se servent pour adoucir leur ouvrage. A S S.

As s A B LE R, v. a. _Arenâcumulare.^ Remplir de fable. Couvrir de fable.

☞ n dit que la mer affable un port quand elle le remplit. La mer, avec le tems a affable le port d’Aiguemortes, où S. soifis s’embarqua. On dit qu’une rivière affable des prez, quand elle les couvre de fable.) On dit aussi enfabler.

S’affubler, v.r. [Arend cumulari.] Se remplir de fable. (Quand un Ingénieur bâtit un port, il doit prendre foin d’empêcher qu’il ne s’affable.) S’affubler, v.r. [Inarenamiwpingère.^ Demeurer arrêté sur le sable.

☞ n s’affable souvent en décendant sur la rivière de Loire, Les grands vaisseaux s’affablent furies bans, & y échoiient.)

ASSABLÉ, ASSABLÉE. part. [ Arend cumulatus, opereus. ] Rampli de fable, arrêté sur le sable. (Port affable. Terres affablées. Vaisseau affable, &c.)

AssA

DOUX. On nomme ainsi quelquefois le Benjoin.

Assaillant, lw. [ Aggrefor. ] Celui qxii ataque, qui afsiège. (Redoubler l’ardeur des assaillans. Abl. Tac.)

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, Affaissant. Terifie de Tournois. [ Oppugnator. ] Celui qui sotte de foùtcnir le contraire de ce que le tenant avance dans un défi.

t. Affaissant. Qui ataque de paroles ; qui entreprend de pousser quelcun.

☞ e n’ai déjà que trop d’un si rude assaillant. Mol.)

ASSA-F(ETIDA, // Terme de Pharmacie.

Gomme visquesd’e d’une couleur & d’un goût amer. & piquant.

Assaillir, V. a. [ Aggredi, adorirl, invadere. ] Mot qui signifie ataquer, & qui vient du Latin Affîlire. Le verbe assaillir se conjugue ainsi : J’affaux, tu affaux, il affaut. Ces trois premières personnes ne se trouvent point dans les bons Auteurs ; mais on y trouve les autres d’o« 5 affilions, vous assaille^, ils assaillent. J’assaillis, j’assaillirai. Que J’assaille. Que J’assailliffe. J’assaillirois.

(Lorsque l’on se voit affaissir Par un l’ecret venin qui tue.

son. Pois.

J etois dans les transports des premières délices Lorsqu’une ardente fièvre asfaisan la beauté Qui de dans les liens tenoit ma liberté., Habert, Temple de la mort.

Les défiances qui me venoient de quiser, m’assailitrer.t. Voiture, lettres amoureuses, lettre _sî.)

Assaisonnement. s. m. { Conditlo, eondimenturn.l’Aprêt. Ce qui fertpouracommoder quelque viande.

." Afsaisonnement. Ce qui relève une chose & la rend plus agréable ou plus délicieuse. (Les plaisirs font de peu de durée, s’ils ne font acomps’gnez de quelque assaisonnement.) Assaisonner, v.a. [Condire.] Acommoder avec des choses qui piquent & flatent le goût. Aprêter. (Affaisonner une fricaffèede poulets.). Afsassonner. [ Miseere, jungère, comitari. ] Mêler, joindre, acompagner.

☞ e veux que l’esprit assaisonne la bravoure. Mol. Il faut assaisonner le plaisant à l’utile. Defp. fat. g.)

ASSAISONNEUR,la. [ Fartor. ] Celui qui assaisonne. f Ce cuisinier a le goût fin, il est un bon assaisonneur.)

A s S A K I, l f. C’est le titre qu’on donne dans les relations à la Sultane favorite, qui est la maîtresse du Grand Seigneur.

AssAPANix, l m. Petit animal de la Virginie que les Anciens apellent écureuil volant, parce qu’il vole en étendant ses jambes & sa peau. Assassin,l m. [ Percufsor. ] Celui qui affaffine, celui qui tue une personne en trahison. (Les affaffins font indignes de jouir de l’azile des Eglises. Les affaffins font horribles, infâmes cruels, exécrables & indignes de pitié. Oiii, c’est mon ennemi, l’objet de ma colère. L’auteur de mes malheurs, l’anàffin de mon père. Corneille, Cid, a. z- Je. 3.

Henri III. ayant reçu un coup de couteau au ventre, en retira le couteau, & en frapa son afsaffin au front. Journal de Henri III. p. 143.} Ce mot vient du Levant, d’un Prince des Arfacides ou afsaffîns, qui envoïoit, dit- on, des gens pour tuer les Princes ses ennemis. f. Afsaffin. [ Sicarius. Qui tuë impunément. (Que dit-il quand il voit avec la mort en troufle, Courir chez un malade un aflàffm en houffe ? ’Defpr. fat : &)