Page:Richelet - Dictionnaire françois, 1759, P1, A-D.djvu/7

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AVERTISSEMENT.


LE Dictionnaire, dont nous donnons une nouvelle Edition, eft le plus connu & le plus considérable des Ouvrages du célèbre Pierre RiCHELET, , de qui nous en avons beaucoup d’autres. C’eft celui qui lui a acquis la plus grande réputation, qui a fait pafler fon nom à la poftérité, de qui a été le plus favorablement accueilli des Etrangers comme des Compatriotes. L’Auteur, avant fa mort arrivée à la fin de Novembre 1698, avoit eu la fatisfaftion d’en voir, prefque coup fur coup, quatre ou cinq Editions, & de les voir recherchées avec cet emprefTement fi flatteur pour un Ecrivain, malgré plufieurs Ouvrages qui avoient le même but, que l’on publia dans cet intervalle, & qui auroient dû, ce femble, diminuer un peu le débit du fien. Depuis fa mort, ces Editions fe font encore multipliées davantage, & chaque Editeur s’efl éforcé de rendre ce Diâionnaire plus parfait en corrigeant ce qu’il y croyoït voir de défeâueux, & de le rendre plus complet en y faifant des augmentations confldérables, mais que l’on y jugeoit néceflaires.

Nous ne prétendons pas entrer dans le détail de ces différentes Editions, moins encore apprécier le mérite de chacune. D’autres l’ont fait avant nous ; & ceux que ce point de notre Littérature intérelTeroit, peuvent le lire dans deux Ouvrages fort connus, & très — répandus : Nous voulons parler des Eloges de quelques Auteurs François, que M. l’Abbé Joly, fi avantageufement connu dans la République des Lettres, a fait imprimer à Dijon en 1742. in-8o. & du Tome VP. des Nouveaux Mémoires cTHiJloLre, de Critique & de Littérature par M. l’Abbé d’Artigny. Dans l’un & dans l’autre Ouvrage on parle au long de Richelet & de fes Ecrits, & l’on s’étend en particulier fur fon Diftionnaire & les différentes Editions qui en ont été faites.

Meflieurs Joly & d’Artigny femblent convenir que l’Edition que feu M. AUBERT, Avocat à Lyon, & membre de l’Académie de la même Ville, donna en 1728. en trois volumes in-folio, avec un très —grand nombre d’Additions, fit oublier toutes les Editions précédentes ; & il faut avoiier, en effet, que M. Aubert reçut de grands applaudiffements de fon travail, & qu’il les méritoit. Son édition du Didionnaire de Richelet fut enlevée avec affez de rapidité ; & elle commençoit à manquer lors que le même Ouvrage fut réimprimé en 1731 à Amfterdam en deux volumes in-4o. avec de nouveaux avantages qui ont fait jufqu’à préfent donner la préférence à cette Edition étrangère.

Nous ofons nous flatter que celle que nous préfentons aujourd’hui lui fera encore fupérieure, & nous ne faifons point difficulté d’affurer qu’on la trouyera encore plus exaûe, plus complette, & même plus commode. On y a pareillement abrégé ces longs & ennuyeux articles de l’Edition de 1718, defliinés à expliquer divers points de Droit Canonique & du Droit Coutumier des Provinces de France, efpeces de Differtations qui conviennent peu, à ce qu’il paroît, ou peut-être même qui ne conviennent aucunement à un Diâionnaire de la Langue Françoife. On a fait les mêmes retranchements dans quantité d’autres articles, dont les uns n’offroient que des queftions Théologiques, bonnes, la plupart, eh elles-mêmes, mais qui n’intéreffent


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