Page:Richelet - Dictionnaire françois, 1759, P1, A-D.djvu/8

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iv • avertissement :

que très-peu de Leâ :eurs , & qu’on ne s’avife point d’aller chercher dans un ouvrage de la nature de celui de P ;.ichclet ; ou dont les autres ne paroiffoient avoir été enclavez, pour ainfi dire , dans ce Diâionnaire , que pour fatisfaire la paflion ou les préjugés de l’Auteur , trop enclin à la Satyre , & pour déchirer la réputation de quelques Ecrivains avec qui il avoit eu des démêlés, ou qui n’avoient pas eu le bonheur de lui plaire. Enfin nous avons fupprimé fans ménagement toutes ces obfcénités que Richelet avoient répandues dans les premières éditions de Ton Livre , & dont les Editeurs poftérieurs avoient encore épargné une partie. En voulant éclairer l’efprit , il faut avoir l’attention de ne rien dire qui puiiîc tendre à corrompre le cœur. Ces retranchements, dont nous avons lieu de croire qu’on nous faura gré, font remplacés ici par une multitude d’articles nouveaux qui avoient échappé aux recherches & à la vigilance des précédents Editeurs. Ceux qui ont dirigé l’Edition d’Amfterdam prétendent avoir ajouté environ fix mille articles. Nous en avons profité , & nous l’avouons fans peine. Mais nous avons encore augmenté ce fonds , & porté cette augmentation jufqu’à neuf ou dix mille articles. La Médecine , la Botanique , le Commerce , la Marine , toutes les parties des Mathématiques , l’Art même Militaire , en ont fourni beaucoup, qui avoient été ou omis ou trop négligés. On n’y a oublié , autant qu’on la pu , aucun des termes qui appartiennent aux beaux Arts , de même qu’à la Grammaire , à la Poétique & à la Rhétorique. On a retouché aufîi plufieurs définitions , & l’on a tâché de leur donner plus de précifion , plus de clarté. A l’égard des exemples , on a fupprimé ceux que l’on croyoit inutiles , ou qui pouvoient infpirer quelque idée , ou quelque maxime dangereufe , & ceux qu’on a ajoutés on a eu foin qu’ils furent également agréables & inflruâifs. L’Ortographe de Richelet paroit de nos jours très - vicieufe , quoique adoptée encore par quelques Grammairiens. Cependant nous l’avons laifle fubfifter en prenant la précaution de renfermer entre deux parenthefes les mots tels qu’ils s’écrivent aujourd’hui & en fuivant prefque fans réferve l’Ortographe du célèbre Diûionnaire de l’Académie Françoife , la plus généralement adoptée & qui fait Loi chez prefque tous nos plus célèbres Ecrivains. Nous avons eu pour but de conferver d’une part l’Ortographe de notre Auteur , à qui nous fommes redevables de la perfeâion où notre Langue eft parvenue , & de l’autre de laiifer à nos Ecrivains François la liberté de conciHer les Grammairiens qui en s’étayant les uns & les autres du Diftionnaire de Fvichelet , différent néanmoins entr’eux. Voulons-nous infmuer par ce détail, dans lequel nous venons d’entrer, que notre Edition efl fans défauts , qu’il n’y aura plus rien à y retrancher ni à y ajouter } A Dieu ne plaife que nous ayons cette vanité. Tout ce que nous voulons dire, c’eft que nous avons apporté tous nos foins pour en donner une plus parfaite , ou , fi l’on veut , moins défeâ :ueufe que les précédentes. On ne trouvera plus ici la Bibliothèque des Auteurs , compofée par le feu Sieur Laurent Joffe Le Clerc , Prêtre de la Communauté de St. Sulpice , & que M. Aubert avoit adoptée dans fon Edition de 1718. Mais nous ne croyons pas qu’on nous faffe un crime de cette fuppreflion. Les Editeurs de Hollande nous en avoient déjà donné l’exemple , perfuadés que cette Bibliothèque furchargeoit ce Diûionnaire & ne l’enrichilToit pas. Ils ont juge comme nous qu’il étoit inutile de faire paffer à la poflérité un Ecrit , qui malgré quelques recherches curieufes", efl fort mal dirigé , & remph de fautes hifloriques , & de conje6lures bazardées.