Page:Richelet - Dictionnaire françois, 1759, P1, A-D.djvu/9

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DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇOISE, ANCIENNE ET MODERNE,

Avec des Obfervadons de Critique , de Grammaire & d’HiJîoire, L A lettre y^ garde toujours la même prononciation , à Texception d’un petit nombre de dictions où cette régie ne s’obferva point ; comme dans ces mots , pais , païfan , païfiinne , dépciïfer , païfage. Car encore que ces mots s’écrivent avec un a , ils ie prononcent peïs , pcïfan , pàfage ; de même que s’ils étoient écrits par un E. Foyex, Lt colonne Ai, L’^ fe doit prononcer quelquefois long , & quelquefois bref. Sans s’embarafier de toutes les régies qu’on a données pour cela , il fufit d’avertir ici que dans ce Diélionnaire on marque Va , qui efl : long , d’un accent circonflexe , & qu’on ne met aucun accent fur VJ qui efl bref. j4. Va devant VE fe prononce comme un E. [/Equaieiir , ^qiànoxt ; excepté dans le feul exemple de Cacn, ville de Normandie, oii l’on prononce comme A l’on écrivoit , can. A devant i perd fa prononciation , & fe proîionce comme un e fermé : plaire, faire, &c. ou comme xm è ouvert : pain, faim , main, &cc. à moins qu’il ne fuive une L après 1’/ ; car alors Y A retient toute la force de fon propre fon , comme dans bail, mail , bataille, &c. Il faut dire la même chofe de VA avant un F, à l’exception de ces mots : ayeul , bayard , bayonnette , cayeu , paytn , & quelques autres , où ÏA conferve fa prononciation. A , fuivi d’un O , conferve aufll le fon qui lui efl : propre , de forte qu’il faut prononcer Paon , Faon , Laon , comme s’il n’y avoit point d’O. Cependant il y en a quelques-uns d’exceptés où il perd fon propre fon : comme dans taon, dites toni -^^"fi t prononcez C«/Zi Tome /, A , fuivi d’un 1/ , fait une diphtongue , de laquelle il refulte un fon qui fe prononce fous un feul tems , & qui a le fon de VO , prononcé plus ou moins long , fuivant que la même fyllabe fe termine ou non par quelque confonne. A , f. m. La première lettre de l’Alphabet ; & la première des cinq voyelles. Un A. Il fe prononce long. Ci-deflbus gît Monfieur l’ Abé ,’ Qui ne favoit ni A , ni B ; Dieu nous en dcint bientôt un autre," Qui fâche au moins fa Patenôtie. AUnagc j Poifies Françoifes, Il n’en a pas fait une panfe d’A, façon de parler proverbiale , qui veut dire , 11 n’y a point travaillé, il n’en a rien fait, il n’a pas touché à l’ouvrage dont il eil queftion. Ne favoir ni A , m B. c’eft-à-dire , être très-ignorant. Être marqué à VA ; forte de proverbe pour dire , être homme d’honneur & de bien , être homme de mérite & de probité. Ce Proverbe eft tiré des Monoies de France qtii font marquées félon l’ordre des lettres de l’Alphabet , & dont celles qui font de meilleur aloi , font marquées à VA. Toutes les Monoies qui fe battent à Paris , ont’ un A pour les diftinguer des Monoies des autres lieux où on les bat. A, cette Particule, fe met pour quand, ou pour lorfque. A raconter fes maux, fouvent oa les foulage ; Corneille, Policufle . a. i.fc.3-Il y a de l’inconvénient par -tout ; ^ ne prévoir rien , on eft furpris, & à prévoir trop , _ on eft miférable. S. Evremondy Œuvres mîUes, tom, 6>