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nous autres gueux


Colombine en ses atours
Aime, selon qu’elle y pense,
Arlequin qui fait des tours,
Pierrot qui garnit sa panse.

Pour le mal rendant le bien,
Cassandre toujours pardonne.
Cassandre n’y gagne rien
Sinon les coups qu’on lui donne.

Polichinelle à la fin
Nasillant dans sa pratique
Vient annoncer d’un air fin
Qu’on va fermer la boutique.

Il trouve que c’en est trop
De Colombine fantasque,
De l’enfariné Pierrot
Et d’Arlequin sous son masque.

Il trouve que l’acte est long,
Et vite, vite, il le coupe,
Il le coupe pour que l’on
S’en aille manger la soupe.

Dans notre esprit habité
Par des illusions brèves,
Ainsi la réalité
Vient terminer tous nos rêves.