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nous autres gueux

Dans l’ignoble latin moderne expatriées ;
Vous vivez d’une vie absurde, consumant
Vos jours à des discours où quelque consul ment,
À coups de Quicherat battant la poésie.
Ah ! quelle servitude ! Et que la Boëtie
A mal fait de ne point la mettre en son traité !
Voyons, mon cher ami, serez-vous arrêté
Sempiternellement dans cette obscure ornière ?
La semaine qui vient est-elle la dernière ?
Quand aurez-vous fini ? Quand peut-on vous avoir ?
Quand donc laisserez-vous cette crasse au lavoir ?
Quand nous reviendrez-nous, nettoyé de l’antique.
Revêtu d’un manteau de pourpre romantique,
Portant l’étoile au front ainsi qu’Ithuriel,
Chanteur, rêveur et fou, c’est-à-dire réel ?
Oh ! venez, ce jour-là ? Près de la cheminée
La causerie est longue et jamais terminée.
Nous causerons, devant quelque verre avalé,
De ceci, de cela, de tout, de rien. Vale !