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la mer


Et se rue au chenal des havres,
Son flux drapé comme un linceul,
En jonglant avec des cadavres
Dans un hideux cavalier seul.

*


Ah ! la vieille, la vieille, la vieille,
Qu’a des ans, des ans, des ans !

*


Et puis après ? Pourtant, je t’aime,
Ô vieille enjôleuse, et je veux
T’avoir malgré mon anathème,
Et me rouler dans tes cheveux.

Sur ce lit d’algue où tu te vautres,
Avec toi je veux me vautrer.
À mon tour, même après tant d’autres.
Je veux te prendre et t’éventrer.

Sûr que tu seras la plus forte,
Je veux te coucher sur les reins.
Tu me boiras aussi. Qu’importe,
Si d’abord sous moi je t’étreins !

Je veux ta chair enveloppante,
Tes baisers chatouillants et longs,
Ta caresse qui vous serpente
De la nuque jusqu’aux talons.