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les blasphèmes

Oui, oui, voilà le mot de ton hautain silence.
Mais j’en ai trop souffert ; j’en veux tirer raison.
De ma bouche à présent le blasphème s’élance
Et non plus l’oraison.

Ô Dieu, brouillard flottant sur le pré des mensonges,
Ô Dieu, mirage vain des désirs d’ici-bas,
Ta gloire et ton orgueil sont les fleurs de nos songes
Et sans nous tu n’es pas. »

*


Ainsi dira ma voix grave
À cet Inconnu trompeur,
À ce maître que je brave
Et dont les autres ont peur.

Je parlerai haut et ferme
Comme doit faire un vivant.
Je saurai si ce dieu Terme
N’est qu’une ombre dans du vent.