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la prière de l’athée


Qu’il dise, pour me confondre,
Un seul mot, même tout bas !
Mais s’il ne veut pas répondre,
Je dirai qu’il ne peut pas.

S’il dédaigne mon injure,
Pour être certain qu’il est
Je ferai sur sa figure
Tomber un large soufflet.

Et je verrai bien s’il bouge
En subissant cet affront ;
Je verrai monter le rouge
À son impassible front.

Sous cette âpre rhétorique
Si ses yeux restent sereins,
Alors je ferai ma trique
Discuter avec ses reins.

Je veux qu’il parle ou qu’il crie,
Savoir s’il existe ou non.
Je veux que sa chair meurtrie
Sonne comme un tympanon.