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Page:Richepin - Les Blasphèmes, 1890.djvu/194

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LES BLASPHÈMES

Tels sur les angles des choses
Les Dieux en d’horribles poses
Se brisent sans fin ni pauses.

Fouillis sombre et lumineux,
Tas de grappes et de nœuds,
Raccourcis vertigineux,

Qui sur le mur gigantesque
De la nuit font une fresque
Épouvantable et grotesque.

Nus, tordus, meurtris, sanglants,
Les torses noirs, les seins blancs,
Les jambes, les bras, les flancs,

Les ventres roux, les fronts chauves,
Ont des accouplements fauves
Dans les gouffres pour alcôves.

Les Déesses, les Très-Hauts,
S’entrechoquent par cahots
Qui font rire le Chaos.