Page:Richepin - Les Caresses, Charpentier, nouv. éd.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
123
thermidor

XXVI


Sous tes lèvres de miel quand tu fermes mes yeux,
À travers tes baisers je te vois encor mieux.
Si je ne réponds pas alors à ta caresse,
C’est qu’une pâmoison m’envahit et m’oppresse.
Mon sang ne fait qu’un tour, mon cœur manque au dedans,
Toute ma peau frissonne, et je claque des dents,
Et du haut jusqu’en bas je sens une secousse
Qui m’ébranle les nerfs, à la fois brusque et douce,
Et, se laissant couler à ce néant profond,
Ma chair dans un courant électrique se fond.