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MORPHOLOGIE.

relief est moindre. Il en résulte qu’à ce niveau, le sillon iliaque répond exactement à la crête osseuse, décrivant une courbe à convexité supérieure. L’épine iliaque antérieure et supérieure forme toujours une petite saillie à l’extrémité antérieure de ce sillon.

Sur un torse vu de profil, le sillon iliaque affecte donc la forme d’une S étendue transversalement et fort allongée.

La surface des flancs est toujours convexe d’avant en arrière. Elle l’est également de haut en bas chez les sujets bien musclés, tandis qu’elle est concave chez les sujets maigres et qu’elle laisse apparaître le dessin de la crête iliaque.

Chez les sujets musclés, elle trahit la forme du muscle de la région, dont le maximum de saillie est en avant sur le ventre et en bas sur la hanche. Il convient toutefois de faire intervenir, dans la morphologie de la partie postérieure de la région, un nouvel élément dont le rôle n’a pas été relevé jusqu’ici, et dont l’importance, dans certaines circonstances, peut devenir considérable. Il s’agit du pannicule adipeux sous-cutané.

Nous avons, en effet, constaté chez tous les individus que nous avons observés à ce sujet, même chez les plus maigres, un épaississement, nécessairement fort variable suivant les sujets, mais constant, de la couche graisseuse qui double la peau de la partie postérieure des flancs. Lorsque cet épaississement est peu marqué, il se borne à adoucir le relief du bord postérieur du muscle grand oblique et comble le vide qui, sur l’écorché, existe en arrière entre le grand oblique et le grand dorsal à son insertion à l’os iliaque. Mais, dans un très grand nombre de cas, la graisse s’amasse en cette région et y reste parfaitement localisée, au point de faire un véritable bourrelet qui continue en arrière le relief du muscle grand oblique en avant. Je ne parle pas des gens gras, chez lesquels ce bourrelet prend un grand développement. Il existe également chez des gens maigres, où il forme en arrière une véritable saillie qui se prolonge jusqu’à la fossette lombaire latérale supérieure, comblée parfois elle-même en partie. Enfin, chez la femme, le rôle du bourrelet graisseux de la hanche est considérable. Il comble en arrière le sillon, iliaque dont on ne retrouve plus pour ainsi dire qu’une trace superficielle, il comble également la fossette lombaire latérale supérieure qui n’existe pas. Il efface, en un mot, toute barrière entre la région des flancs et la fesse, de telle façon que cette dernière paraît remonter, par en haut, jusqu’au pli de la taille, qui n’est autre que le sillon supérieur du flanc, plus accentué ici que chez l’homme. Ces formes qui sont spéciales au sexe féminin, se retrouvent quelquefois atténuées chez l’homme, de même que certaines femmes peuvent se rapprocher, sous ce rapport, du type masculin, si bien que la nature, dans l’infinie variété des formes individuelles peut présenter tous les degrés intermédiaires entre les deux types qui caractérisent les sexes.