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FORMES EXTÉRIEURES DU TRONC.

deviennent apparentes, pendant que le grand dentelé redevenu flasque est comme refoulé par en haut, et que ses digitations deviennent moins distinctes et plus obliques.

Étendu horizontalement en dehors, le bras entraîne des modifications de forme du tronc que l’étude qui précède nous permettra de comprendre facilement ; il nous suffira de faire remarquer que l’attitude dont il est question est comme l’intermédiaire entre la position du repos et l’élévation verticale. Nous retrouverons les mêmes caractères, mais avec un degré moindre d’accentuation. L’inspection des figures nous permettra de ne pas insister. Je me contenterai de faire observer que, dans cette attitude, le mouvement de rotation de l’omoplate a déjà commencé, révélant ainsi l’action synergique du grand dentelé, qui, au lieu d’être consécutive à l’action du deltoïde dans l’élévation du bras, l’accompagne dès le début, ainsi que je l’ai déjà dit. En avant, la région pectorale devient très irrégulièrement quadrangulaire, le sillon pectoro-deltoïdien se plaçant dans le prolongement de la clavicule.

Si le bras est en même temps porté en avant ou en arrière, il entraîne avec lui l’omoplate qui glisse sur la cage thoracique, s’éloignant ou se rapprochant de la colonne vertébrale. Il en résulte certaines modifications des formes que je me contenterai de rappeler, puisqu’elles se rapprochent beaucoup de celles déjà signalées dans l’étude sur les déplacements de l’épaule en avant et en arrière.


§ 3. — Aisselle. (Pl. 91.)


Lorsque le bras pend naturellement le long du corps, l’aisselle affecte la forme d’un sillon très profond à direction antéro-postérieure. Ce n’est que lorsque le bras s’écarte du tronc que ce pli, en s’élargissant, devient le creux de l’aisselle. En se portant en dehors, l’humérus entraîne avec lui les muscles du tronc qui s’y insèrent et qui forment les deux parois transversales du creux axillaire : grand pectoral en avant, grand dorsal et grand rond en arrière. En dehors, le creux de l’aisselle se trouve limité par le faisceau du biceps et le coraco-huméral, en dedans par la paroi thoracique revêtue du grand dentelé. C’est dans cet espace quadrangulaire que la peau s’enfonce sous l’influence de la pression atmosphérique. Elle est en outre maintenue en cette situation par des faisceaux aponévrotiques très résistants qui, de sa face profonde, vont s’attacher au squelette de la région (sommet de l’apophyse coracoïde, col de l’humérus, face inférieure de la capsule articulaire, col de l’omoplate), de façon à former une sorte de cloison verticale et dirigée dans le sens antéro-postérieur[1].

  1. Poirier, Notes anatomiques sur l’aponévrose, le ligament suspenseur et les ganglions lymphatiques de l’aisselle, 1888.