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MORPHOLOGIE.

On pourrait espérer, par l’intelligence des figures, suppléer aux obscurités et aux omissions du texte ; mais là encore les figures relatives aux diverses parties du corps ne répondent plus à la figure d’ensemble. Par exemple, dans les proportions du torse, sur les figures qui y sont spécialement consacrées, on voit les divisions correspondre au sommet des épaules, au-dessous des pectoraux, à l’ombilic et aux organes génitaux ; il n’en est plus de même sur la figure d’ensemble, où les deux divisions les plus élevées correspondent, la première à la base du menton, et la deuxième aux tetons. Pour le membre inférieur, la division qui est au dessous du genou sur la figure d’ensemble le coupe par la moitié sur le dessin de la jambe isolée.

Les mesures adoptées par Gerdy ne diffèrent pas beaucoup de celles de Jean Cousin. Il conserve les mesures de hauteur, à l’exception de celle du cou, auquel il donne une partie et demie à deux parties. Il complète les mesures de largeur, mais le point capital à relever dans le canon que donne cet auteur, c’est la tendance à une plus grande précision en introduisant, parmi les points de repère qui servent aux mesures, les saillies dues au squelette, telles que la saillie de la proéminente, la saillie costo-abdominale, l’épine du tibia.

Comme celui de Jean Cousin, le canon de Gerdy mesure huit têtes dans la hauteur du corps. Cette proportion ne se rencontre qu’exceptionnellement dans la nature. Les artistes eux-mêmes l’ont parfaitement reconnu, et si nous trouvons sur certaines statues de l’antiquité grecque la dimension en hauteur mesurant huit têtes, sur nombre d’autres elle est réduite à sept têtes trois quarts, sept têtes et demie et même sept têtes.

La proportion de sept têtes et demie a été conservée dans un canon que donne Ch. Blanc sous le nom de « Canon des ateliers », et qui, en conséquence, diffère sensiblement de celui de Jean Cousin. Nous devons nous y arrêter un instant.

La tête, comme je l’ai dit, est comprise sept fois et demie dans la hauteur du corps, le cou a deux parties de hauteur, ce qui paraît excessif, et le tronc neuf parties du pubis au creux sus-sternal, ce qui par contre semble court. Le tronc se subdivise aussi en trois parts égales, composées chacune de trois parties ou une face : une part du creux sus-sternal au-dessous des pectoraux, une seconde de ce point à l’ombilic, et une troisième de l’ombilic au pubis.

La position du genou est aussi vaguement indiquée que dans celui de J. Cousin. On compte six parties de la racine de la verge au-dessus du genou, une partie et demie au genou, six parties du dessous du genou au cou-de-pied, et une partie et demie du cou-de-pied au sol. Mais où commence et finit le genou ? C’est ce que Charles Blanc n’indique pas.

En résumé, ce qui frappe lorsqu’on considère les canons artistiques, c’est le peu de précision des points de repère en général, de telle sorte qu’il est possible de construire, sur un même canon, des types de proportions vraiment bien différentes suivant l’interpré-