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CRYPTESTHÉSIE SP1RITIQUE 201

cryptesthésie. Peu après R... écrit : « Pope est le dernier grand écri- vain, etc.. Prenez le onzième volume du même rayon, ouvrez-le, et vous trouverez cette phrase... » Et, en effet, Stainton Moses se levant, ouvre le livre, et à la page 145 y trouve cette citation. Le récit est bien singulier. Comment le livre fut il ouvert juste à la page où était la citation ? Est-ce une conïucidence fortuite ? Mais le hasard n'explique rien. Est-ce qu'en état d'hémi-somnambulisme M. Stainton Moses avait déjà ouvert le livre à cette page ?

Mad. R... m'a donné d'admirables exemples de cryptesthésie qui ne peuvent pas s'expliquer parla télépathie.

Mad.R... est une dame de quarante ans, qui n'est pas une médium professionnelle. Elle est mariée, mère de famille. Si elle s'est occupée de spiritisme, c'est parce que, dans une tragique occasion, étant très jeune, elle a eu une vision qui l'a préservée, dit-elle, d'un grand danger. (Il y a eu pour Hélène Smith une protection analogue, au début de sa vie.)

Les communications qu'elle donne sont tantôt par l'écriture auto- matique (le plus souvent) ; quelquefois par des paroles ; et, tout à fait rarement, par des raps.

Je citerai trois faits très démonstratifs.

1° Il s'agissait d'un de mes chers amis, mort depuis peu, qu'elle n'avait jamais connu, et dont, à ce que je crois, je n'avais pas pro- noncé le nom devant elle. Elle me dit qu'il s'appelait Antoine, que je suis entré dans sa chambre quelques instants après sa mort, et que je l'ai embrassé sur le front; elle ajoute qu'il m'appelait Car- los. Or, ce nom, le détail relatif à ce baiser, et surtout ce fait qu'il m'appelait, seul de tous mes amis, Carlos, est caractéristique.

Antoine, parlant par Mad. R... dit encore qu'avec Lucie, sa femme, il a été à Fontainebleau. « Là, nous avons été tristement heureux. » Le séjour à Fontainebleau, et l'expression dont il se sert tristement heureux, d'après le témoignage de la veuve d'ANTOiNE, étaient détails absolument inconnus de tous, même de moi, et très exacts. Le nom de Lucie n'est pas tout à fait une erreur. En effet, comme me l'a dit plus tard la veuve d' Antoine, souvent Antoine lui disait : « Quel dommage que tu ne t'appelles pas Lucie ! c'est le nom que je préfère l »

2° L'autre cas est plus saisissant encore. Un de mes proches parents,

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