222 MÉTAPSYCHIQUE SUBJECTIVE
voquent des réactions iutenses sans qu'il y ait d'action chimique ou physique connue.
Nous ne pouvons pas nier que quelque vibration des choses en apparence inertes ne soit parfois capable d'émouvoir notre sensibi- lité. Les faits relatifs à la baguette divinatoire sont là pour l'établir. On verra plus loin qu'il est maintenant démontré qu'il y a une force rhabdique qui détermine, indirectement c'est-à-dire en provoquant des contractions musculaires inconscientes, la flexion de la ba- guette. On ne peut expliquer le phénomène que par une certaine action rayonnante, une force inconnue, qui est la force rhabdique. Puisque cette force existe, il est vraisemblable que ce n'est pas seulement sur les sourciers, tenant en main la baguette, que cette force pourra se manifester.
Par d'autres procédés que celui de la baguette, l'influence des corps et substances chimiques a été assez souvent étudiée, depuis Reichenbach et les métallothérapistes. Mais nous laisserons de côté les expériences pour lesquelles on peut alléguer une action magnétique ou électrique.
Les D rs Bourrc et Burot 1 ont étudié l'action des substances chi- miques incluses dans des flacons bien bouchés. Or, malgré le soin avec lequel ont procédé ces distingués médecins, il ne paraît pas prouvé que les effets très nets qu'on observe alors ne sont pas dus a la suggestion (verbale) et à Yexpectant attention.
MM Bourru et Burot expérimentaient sur des sujets hypnoti- sables et présentant tous les phénomènes du grand hypnotisme. Chez de pareils sujets, les suggestions sont extrêmement puis- santes. Qu'on leur mette dans la main un flacon de laudanum, bouché à la lampe, et qu'on leur dise : ((Attention ! » ils éprouveront maints effets physiologiques aussi accentués qu'on voudra, sans que soit justifiée l'hypothèse que les vibrations du laudanum ont traversé le verre. On ne peut éliminer l'hypothèse d'uue suggestion qu'en prouvant que ces effets sont spécifiques, c'est-à-dire qu'en mettant dans un flacon une solution de morphiue qui fait dormir ; dans un autre, d'émétique qui fait vomir ; dans un troisième, de
1. La suggestion mentale et l'action à distance des substances toxiques et médi- camenteuses, 1 vol., 12», Paris, J.-B. Baillière, 1887. Voyez aussi Revue philoso- phique, mars 1886. — Alliot (E.), Même sujet, Paris, J.-B. Baillière, 1886.
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