Page:Richet - Traité de métapsychique.djvu/309

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CHAPITRE V
MÉTAPSYCHIQUE ANIMALE

On peut se demander s’il y a une métapsychique animale, non humaine. La question mérite d’être posée ; car on a essayé d’expliquer par des phénomènes médianimiques les étranges phénomènes présentés par les chevaux calculateurs d’Elberfeld et les chiens de Mannheim. Nous croyons que ce problème — d’ailleurs extrêmement intéressant et aussi obscur qu’intéressant — ne relève pas de la métapsychique. Nous devons cependant mentionner ces faits, ne fût-ce que pour savoir s’il faut les éliminer des cadres de notre science, ou les conserver.

Vers 1892, à Berlin, Wilhelm von Osten fit connaître des faits étranges ; il avait enseigné le calcul à un cheval : der kluge Hans. On nomma une commission scientifique qui ne sut pas conclure, Les choses en seraient restées là, si un ingénieux et enthousiaste négociant d’Elberfeld, Karl Krall, n’avait repris les expériences de von Osten, et développé avec beaucoup de talent et d’énergie le génie calculateur de quelques chevaux[1].

Voici, très résumés, les faits relatifs à cette puissance de calcul des chevaux.

Quatre chevaux, dressés par M. Krall, soit Muhamed, Zarif,

  1. Pour la bibliographie, très étendue déjà, je citerai surtout l’ouvrage de K. Krall, Denkende Thiere. On ne peut citer les nombreux articles de polémique que cet ouvrage a provoqués en Allemagne, mais il faut faire une place à part au livre de O. Pfungst. Maeterlink a consacré des pages spirituelles aux chevaux d’Elberfeld qu’il a été voir (L’hôte inconnu). C. de Vesme a résumé très bien la question dans les A. S. P. Les chevaux pensants d’Elberfeld. A. S. P., 1912, 352-363. — Toujours les chevaux d’Elberfeld, ibid., 1913, 117-128. Il faut mentionner surtout deux mémoires excellents de Ed. Claparède. Arch. de Psychol. de Genève, 1912, XII, 263 ; et 1913, XIII, 244-284. On pourra lire aussi les articles de Mackenzie (Riv. di psicologia, novembre 1912), d’Assagioli (Psiche, novembre 1912, trad. fr., in A. S. P., 1913, 1-15), de Ferrari, (Riv. di Psicologia) et de Zikgler (Deutsche Zeitung, décembre 1912). Mais ces indications ne donnent guère l’idée de tous les articles qui ont été publiés sur le sujet. E. Duchatel. Les animaux savants de Mannheim (A. S. P., 1913, 289-303).