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MONITIONS 307

spéciale, qui n'a aucun rapport avec ce que nous appelons l'objec- tivité ordinaire.

2° Si nous nous conformonsau langage usuel, et si nous n'appelons objectif que ce qui est l'habituel ébranlement de nos sens par des vibrations mécaniques, physiques ou chimiques, classiques, alors nous dirons que presque toutes les monitions sont subjectives.

Ainsi, en reconnaissant d'ailleurs tout ce que cette distinction a de factice, nous classerons les monitions parmi les phénomènes de la métapsychique subjective, et nous supposerons que, dans tous les cas de monitions nou collectives, l'image (visuelle, auditive ou tactile), n'a pas été suscitée dans l'esprit du percipient par une force extérieure, mécanique, physico-chimique, analogue aux forces extérieures connues.

Mais les monitions accidentelles ressemblent trop, par certains caractères, aux monitions collectives et même aux matérialisations expérimentales, pour que nous ayions le droit (parce que c'est plus commode) d'éliminer, dans beaucoup de monitions, l'hypo- thèse d'une matérialisation, ou quelque chose d'analogue. Nous discuterons la question plus loiu. Pour le moment, dans ce chapitre d'exposition, laissant de côté toute théorie, nous classerons les monitions parmi les phénomènes subjectifs, mais de phénomènes ayant ce double caractère :

1° D'être accidentels, non expérimentaux.

2° D'être en rapport avec tel ou tel fait réel, qui n'a pas pu être connu du percipient parles voies ordinaires de la connaissance.

§ 2. — Des conditions nécessaires pour que les monitions méritent d'être considérées comme telles.

1. La première condition est la sincérité des témoignages. Or il ne paraît pas possible de supposer — sauf bien entendu, çà et là, quelques rarissimes exceptions — que les histoires à nous rappor- tées aient été racontées à plaisir. Que dans les milliers de cas signalés, il s'en trouve un, ou deux, ou quatre, ou même dix, qui soient dus à des mystificateurs, c'est possible, encore qu'invrai- semblable. Même je serais tenté de croire plutôt qu'il n'y a jamais eu, ou presque jamais, de mystifications intentionnelles dans ces récits.

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