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340 CRYPTESTHÉSIE ACCIDENTELLE

inquiet, et il ne se rassura que lorsqu'il eut vu son père sans bles- sures.

A l'hôpital de Munich 1 un soldat aviateur, retenu à l'hôpital pour une affection pulmonaire, se réveille au milieu de la nuit, dans la cour ; il a eu un accès de somnambulisme, et il a rêvé qu'il a, en avion, volé jusqu'à Schleisheim, qu'il a vu là une sentinelle, son ami N..., qui s'est mis à trembler de peur. « Ne me reconnais- tu pas ? » dit alors A... « Ah! c'est toi, dit N..., que viens-tu faire ici? » Le lendemain matin, A..., persuadé qu'il y a quelque chose de réel dans son rêve, écrit à N... pour le lui raconter. En même temps, comme l'indique le timbre de la poste, N... écrit à A... pour lui dire qu'étant en sentinelle pendant cette même nuit, il l'a vu, lui a dit : « C'est toi, Joseph? » J'ai entendu distinctement sa voix, ajoute-t-il. Les deux lettres se sont croisées.

Mad. May Lichfield, lisant le soir dans sa chambre, a la sensa- tion soudaine que quelqu'un entre chez elle. Elle ne voit rien, mais sent un long et tendre baiser sur le front. Levant la tête, elle aper- çoit son fiancé, debout, derrière sa chaise, et qui se penchait sur elle comme pour l'embrasser encore. Puis tout disparaît; mais elle a le temps de distinguer tous les traits de sa figure, sa haute taille, ses larges épaules. Ce même jour, loin de là, M. Lichfield, son fiancé, était victime d'un grave accident de cheval, qui ne se ter- mina pas mal ; mais il perdit connaissance, et pendant longtemps fut assez malade. Au moment où l'accident lui arriva, il pensait à May, et disait : « Ma petite May, que je ne meure pas sans te revoir ' » .

Mad. Paget à 22 heures descend à la cuisine, et soudain elle voit son frère Miles qui entre et se dirige vers elle pour s'asseoir. Il avait son uniforme de marin, et l'eau brillait sur sa vareuse et sa casquette. Elle supposa que c'était la pluie qui avait mouillé ses vêtements, et s'écria : « Miles, d'où viens-tu? » Alors, il répondit avec sa voix habituelle, mais très vite : « Pour l'amour de Dieu, ne

i. Zwei deutsche Professoren gegen die Télépathie, par S. Clep.icus (Psychische Studien, XLIV, 1917, 350. 2. Hall, tél., tr. fr., 315.

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