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412 GRYPTESTHÉSIE ACCIDENTELLE

sent deux bras entourer son cou et une bouche embrasser la sienne. Il saisit le corps à deux mains et le repousse brusquement. Il allume uue allumette pour voir s'il y a quelqu'un dans sa cabine, et il ne voit rien. Au lendemain matiu il raconte le fait à un sien ami. Arrivé à Gibraltar, il apprend que cette nuit-là, son petit enfant âgé de deux ans, était à ce moment, mort brusquement de diphtérie ».

M. X... de Montiers (Vendée) rêve qu'il va chez ses parents, et qu'il voit dans leur chambre un lit improvisé, autour duquel se presse la foule qu'il écarte, et il reconnaît son père, mort, étendu sur un matelas posé sur des tréteaux. Il se réveille en sanglotant et raconte ce rêve sinistre à sa femme. Son rêve répondait exacte- ment à la réalité 2 .

M. Contamine, à Gommentry, voit, dans la glace, en s'habillant, la porte de sa chambre s'ouvrir, et un sien ami, entrer, en costume de soirée. M. Contamine se retourne, et très surpris, ne voit rien. Alors il sort de la chambre, interpelle le domestique qui était dans l'escalier, et qui n'a vu personne. Or cet ami, à cette même heure, s'était suicidé : il avait le costume dans lequel M. Contamine l'avait vu 8 .

Voici textuellement la lettre du capitaine de frégate E. P. N. « Le 9 janvier 1892, étant couché, à Toulon, je me sens réveillé par quelqu'un et je vois l'amiral Peyron, debout près de mon lit, les mains dans les poches, qui me pousse du ventre, en disant : « Adieu, « P..., je viens vous dire adieu ». Je me lève, j'allume la bougie, l'ap- parition n'est plus là. A peine commençais-je à me rendormir que l'amiral me pousse de nouveau, comme la première fois, en renou- velant ses adieux : seulement sa figure se voile rapidement d'un nuage et son corps se dissipe comme une vapeur. »

L'amiral Peyron avait été le chef du capitaine P... Il était grave- ment malade ; et il est mort en effet cette nuit-là.

Il est curieux de noter que M. G... mécanicien en chef de la marine, a eu cette même nuit la même vision en rêve. L'amiral

1. A. S. P.. 1919, 71.

2. Flammarion, loe. cit., p. 340.

3. Flammauiow, loc. cit., p. 386.

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