Page:Richet - Traité de métapsychique.djvu/430

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IV. — MONITIONS COLLECTIVES

Les monitions collectives sont rares.

Avant de les étudier, nous montrerons que certaines monitions non collectives, c'est-à-dire perçues par une seule personne, se sont produites dans des conditions telles que, s'il y avait eu réellement phénomène extérieur ordinaire, mécanique, ou physico-chimique, il y aurait eu impression collective, puisque plusieurs personnes étaient présentes. Ces monitions ont donc été indiscutablement subjectives.

Et je reviens encore, à cause de son importance, sur la significa- tion précise, dans notre science métapsychique, des mots sub- jectif et objectif.

Aux excitations sensorielles normales tous les individus normaux sont à peu près également sensibles. Un coup de fusil est tiré à cent mètres de distance; il faut être sourd pour n'avoir pas entendu. On fait partir une fusée éclairante qui monte dans le ciel; il faut être aveugle pour ne pas l'avoir vue. Ces deux faits, qu'on peut d'ailleurs constater par des appareils enregistreurs ou des photo- graphies, sont objectifs.

Or, pour qu'une monition se produise-, il faut de toute nécessité une vibration quelconque des forces ambiantes ; par conséquent, de toute nécessité, il faut un phénomène extérieur, objectif. Mais ce phénomène objectif, qui met en jeu la sensibilité des sensitifs, n'a pas le caractère d'objectivité d'un ébranlement de l'air par le son, ou de l'éther par la lumière; c'est une objectivité spéciale, de nature parfaitement inconnue, et qui a ce caractère singulier de n'agir que sur certains individus, de n'être pas perçu par les autres, et de ne pas être enregistré par nos appareils de physique.

Quand Mad. Thompson, prenant la montre de mon fils, dit : « Trois générations mélangées », il y a sans doute une vibration quel-

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