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MONITIONS COLLECTIVES 433

parler, je sais que Philippe est mort. Ma fille Catherine et moi, nous l'avons vu sur la route, il y avait un jeune homme en robe noire à côté de lui... et je voyais derrière eux, à travers leurs formes, un paysan dans la campagne. Mais je n'en ai parlé à personne, pour ne pas effrayer ma femme 1 .

Mad. Obalecheff, à Odessa, était couchée dans son lit avec son enfant, et à côté d'elle parterre dormait Claudine, sa servante. Sou- dain, levant les yeux vers la porte, elle voit, dit-elle, entrer lente- ment son beau-père en pantoufles, vêtu d'une robe de chambre à carreaux que Mad. Obalecheff n'avait jamais vue. S'approchant du fauteuil sur lequel il s'appuya, il enjamba les pieds de la domes- tique et s'assit doucement. En ce moment, la pendule sonne 23 heures. « Bien sûre de voir distinctement mon beau-père, je m'adressai à la domestique: « Tu vois, Claudine,^ ne le connais pas.» Claudine, tremblant de frayeur, me dit : « Je vois Nicolas Nilovitch », (le nom de mon beau-père). Alors lui se leva, enjamba de nouveau les pieds étendus de Claudine et disparut. » Mad. Obalecheff alla réveiller son mari; on visite l'appartement, mais on ne voit rien. M. Nilovitch, que Mad. Obalecheff et Claudine ont vu, mourait à ce moment même, à Yver 2 .

Mad. Paget, un soir, vers 22 heures, avec ses filles, faisait sa prière, quand toutes trois entendirent dans le corridor le pas lourd d'un homme marchant le long du couloir. Il s'arrêta au bout du couloir, au bec de gaz, et les pas s'éloignèrent. Mad. Paget ouvrit la porte et dit : « Mais il n'apas éteint le gaz ! Comme son pas ressem- blait à la démarche lourde du pauvre Arthur. » Arthur était un vieux domestique, très attaché à Mad. Paget qui l'avait envoyé à Vent- nor pour y prendre quelque repos. Elle le savait assez malade, mais non en danger immédiat. Avant d'entendre ce bruit de pas dans le corridor, Mad. Paget avait dit : « Depuis que ce pauvre Arthur nous a quittés, on n'a jamais éteint exactement le gaz. » L'in- cident a été noté sur un agenda, et il a été constaté aussi que per- sonne n'avait marché dans le corridor. Or, très exactement à la même heure, à Ventnor, mourait Arthur. Juste avant de mourir il

1. Hall, tél., tr. fr., 376.

2. Flammarion, Loc.cit., 194.

Richet. — Métapaychique. 28

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