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656 MÉTAPSYCH1QUE OBJECTIVE

Pour l'origine et la formation des ectoplasmes, les phénomènes que Schrenck-Notzing et Mad. Bisson ont constatés sur Eva appor- tent des documents nouveaux, dune belle importance théorique. Le mot ectoplasme, que j'avais imaginé pour les expériences d'Eu- sapia, semble absolument justifié; c'est bien une sorte de proto- plasme gélatineux, amorphe d'abord, qui sort du corps du médium, et qui prend forme plus tard. Sur presque toutes les photographies, on voit distinctement cette embryogénie de la matérialisation. Au début il y a toujours des voiles blancs, des taches laiteuses, et c'est dans l'intérieur de cette pâte gélatineuse, sorte de mousseline humide et gluante, que des figures, des doigts, des dessins se for- ment peu à peu.

Pour apporter une preuve formelle qui établisse la vérité des phénomènes de matérialisation, et d'embryogenèse ectoplasmique, présentés par Marthe, je crois devoir donner ici, presque sans abréviation, le protocole des expériences faites par moi avec Marthe, chez Mad. de S..., dans des conditions où toute fraude était impos- sible (septembre, octobre, novembre 1906).

Si je ne les ai pas publiées en 1906, c'est qu'elles m'ont paru telle- ment extraordinaires que je voulais attendre leur confirmation par de nouvelles recherches que je désirais poursuivre, mais Marthe à ce moment entreprit d'autres études avec Mad. Bisson.

A certains égards mes expériences donnent plus de détails que celles de Schrenck. et de Mad. Bisson ; car je pouvais suivre tous les progrès de l'embryogenèse ectoplasmique. En effet, je n'ai pas pris de photographies ; grave lacune sans doute, mais lacune largement compensée par le fait que j'ai pu suivre de l'œil les progrès de la formation ectoplasmique dans tous leurs détails, sans qu'il y eût des intermittences d'observation pendant lesquelles le rideau était abaissé, ce que le médium ne permet pas quand il attend que la photographie soit prise, et quand il donne lui-même le signal au photographe. Et puis, les médiums ont toujours plus ou moins

journal Le Miroir. Mad. Barklay, qui, dans le Psy chic Magazine, avait cru démon- trer la fraude, a prouvé simplement qu'elle n'avait ni lu les comptes rendus des séances, ni examiné soigneusement les photographies.

Schkenck avait d'ailleurs payé des détectives qui pendant plusieurs mois ont cherché par tous les moyens à relever, et même à provoquer quelque fraude : ils n'ont rien pu obtenir.

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