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ECTOPLASMIES DE MARTHE 657

peur de cet éclair, et je crois bien qu'à cause même de cette crainte il y a peut-être quelque ralentissement des phénomènes.

Enfin il est probable que les pouvoirs médianimiques de Marthe se sont transformés, et que leur modalité a varié. Chez Mad. de S... les phénomènes étaient assez différents de ceux qui se p saient à Alger, analogues, presque identiques à ce qui a été vu, quelques années plus tard, par Mad. Bisson et Se i enck-Nojzing,

Voici textuellement mes notes de 1906 '.

« Dans le salon (tout petit) que j'explore, un angle : des rideaux sont devant l'angle qui peut se fermer ou s'ouvrir, Un fauteuil canné au milieu, où est assise Marthe. Mad. de S... (que j'ap- pellerai A...) est seule avec Marthe et moi. Nous sommes, A... et moi, assis près de Marthe, tellement près que sans me lever je peux toucher les mains de Marthe. La lumière (une lampe élec- trique couverte d'un voile rouge) est assez forte pour éclairer toutes les parties blanches (rubans blancs autour de la tête) des vêtements de Marthe. Après une demi-heure environ, j'ouvre les rideaux et je vois par terre une vague lueur, assez faible pour que je doute de sa réalité. Peu à peu la lueur devient de plus en plus forte. Elle est par terre, comme un très petit mouchoir lumineux. Tout le corps de Marthe est immobile. La tache lumineuse grandit. Ses contours sont laiteux, indécis, nuageux, plus incertains et plus flous que ne serait une étoffe. Elle se rapproche du fauteuil, grandit, prend la forme d'une sorte de serpent qui tend à monter vers le bras gauche du fauteuil de A... Ses contours deviennent plus nets. C'est comme une masse d'étoffe à demi pleine. Soudain un spectacle extraordinaire. De la masse se détache une pointe qui monte, se recourbe, et se dirige sur la poitrine de Marthe (dont les maius sont toujours tenues). La pointe continue à avancer, dune manière effarante, comme un animal qui se dirige avec son bec; et, à mesure qu'elle avance, sur la tige rigide, il y a comme une toile qui se déroule (une membrane d'aile de chauve-souris) si mince et si transparente qu'on voit les vêtements de Marthe à

��•i. Ces noies, que je me proposais de publier quelque jour, m'ont paru telle- ment importantes que je les ai confiées, pour qu'au besoin elles parussent après ma mort, à mon cher ami Georges Lyon. 11 vient sur ma demande de me les renvoyer.

RiciiET. — Métapsychique. 42

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