Page:Richet - Traité de métapsychique.djvu/742

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

730 MÉTAPSYCHIQUE OBJECTIVE

objectivité réelle, le fantôme se fût manifesté dans le miroir. L'ab- sence de réflexion dans le miroir prouve qu'il s'agit d'un phéno- mène subjectif, ou du moins dont l'objectivité n'est pas du même ordre que celle des objets normaux.

Miss Lucy Brown et Mary Brown (pseudonymes) vont s'établir dans une maison 1 où se sont passés des événements tragiques : une femme s'y est suicidée par pendaison. En outre une partie de la maison a été brûlée dans un incendie, et une femme est morte dans les flammes. D'après le résumé, que donne Myers, de la déposition de Misses Lucy et Mary Brown, le fantôme de la femme qui avait été brûlée a été vu par Mary et Lucy Brown (simultanément) trois fois; une fois par Lucy Brown seule; une autre fois par Mary Brown seule. Les domestiques l'avaient vu aussi assez souvent ; mais on n'a pu avoir leur témoignage.

Mad. Jones, dont le fantôme a été vu, était inconnue des sœurs Brown, et pourtant la description qu'elles donnent du fantôme correspond très bien à l'aspect général de Mad. Jones. Il semblait faire les gestes désespérés qu'on avait vus à Mad. Jones lorsqu'elle a été brûlée vive.

Le fait qu'un individu mort depuis longtemps peut se manifester à plusieurs personnes, dans uue localité où il a vécu, est corroboré par le récit suivant, fait par deux sœurs, Mad. Judd et Mad. Dear, très dignes de foi 2 (Caroline et Mary).

Caroline, trois semaines après la mort de sa grand'mère, un matin d'octobre 1866, se réveillant, aperçut distinctement la forme de sa grand'mère, sa haute stature bien connue, sa vieille figure calme, et ses grands yeux noirs qui restaient fixés comme d'habi- tude sur le cadran de la vieille horloge. Caroline ferma les yeux pendant quelques secondes, puis les rouvrit doucement. La forme était encore là, puis bientôt disparut. Mary, dans cette même chambre, a eu la même vision, à la même heure. Elle n'en parla à sa sœur que le soir, ayant gardé le silence toute la journée, par crainte du ridicule.

1. Cas analysé par Myers, J. S. P. R., IV, 1899, 27-30; cas 13 de Bozza.no.

2. Voy. Delanne, Les apparitions matérialisées, 1911, 11,81.

�� �