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MAISONS HANTÉES 731

Dix ou douze officiers étaient à dîner à leur mess d'Aldershot. Soudain tous aperçoivent une jeune femme vêtue d'une robe de mariée, salie et usée, qui passait et glissait lentement le long de la fenêtre. Personne ne pouvait occuper la position où elle avait apparu, car la fenêtre est à trente pieds au-dessus du sol l .

L. Tyre 2 voit, vers G heures du soir, dans sa chambre, une vieille femme qui est couchée toute vêtue et la tête tournée vers la fenêtre. Mais les deux sœurs deL. Tyre qui arrivent alors ne voient rien. Le lit est vide et en ordre ; avec ses couvertures bien arrangées. Pourtant, Mad. L... continue à voir une vieille femme et la décrit. L... revit le même fantôme deux jours après, et fut seule à le voir. Elle le vit très souvent, si bien qu'on s"y habitua, et qu'on le désigna sous le nom de lavieille femme de L... Mais le fantôme ne fut jamais vu que par L...

On est donc forcé de conclure qu'il s'agit là d'une hallucination. Il est possible qu'elle soit véridique ; car il paraît que l'image vue par L. . . correspond exactement à l'image d'une vieille femme, morte dans cette même maison quelques années auparavant. Mais ces récognitions sont tellement vagues qu'elles n'ont aucune valeur, et il est nécessaire de supposer qu'il s'agit là d'une simple hallucina- tion, sans réalité objective 3 .

Miss A. . . 4 aperçoit dans sa chambre une sienne cousine, Mad . X. . . , morte il y a six mois. Elle la voit assise, avec une robe blanche, et un tour de cou plissé. Quinze jours après le même fantôme revient, marche, se dirige vers le lit où était couchée Mad. A... et jette à terre les couvertures. Miss A..., terrifiée, allume le gaz et ne voit rien.

A quelque temps de là, dans une maison voisine, M. X... le mari de la défunte, aperçoit à deux reprises différentes une forme de femme dont il ne peut distinguer les traits. Un fracas terrible se

1. Hall, tél., tr. fr., 356.

2. Citée par G. Delaxne, Les apparitions matérialisées, 1911, II, 2G.

3. Quoique le fait soit très rare, il peut y avoir hallucination chez des indi- vidus normaux. L. Marillier en a décrit avec exactitude un cas qui lui est per- sonnel. Il a eu tous les jours pendant un mois l'hallucination d'une femme entrant dans sa chambre, et se tenant près de lui {Rev. philosophique.).

4. G. Delanne, Les apparitions matérialisées, 1911, If, 102.

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