Page:Rictus - Le Cœur populaire, 1914.djvu/177

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J’étais malheureux, malheureux,
et tout l’ mond’ connaissait ma peine,
et les copains m’ chinaient aussi :
— « T’as mal au front, y n’est boisé ;
viens boire un litre et ça s’ pass’ra ! »

J’étais jaloux, j’étais jaloux ;
mais malgré tout ça qu’on m’ disait,
je n’ voulais pas, moi, croire au mal.

Jamais j’ pensais qu’alle aurait l’ cœur
de s’ saloper et d’ me trahir
durant que j’ m’esquintais pour elle,
à y gagner son nécessaire
(car j’ l’avais tirée d’ la misère),
et qu’ pour ell’ seul’ j’ me démanchais
et que jamais j’ me débauchais.